Ce mardi 19 janvier, nous avons eu le…
Cohérence, j’écris ton nom (pourquoi l’association quitte Facebook)
Il y a quelques mois, nous nous étions penché par le biais d’un article intitulé « 2,45 milliards sur Facebook et nous, et nous, et nous » sur la question de la communication et, plus précisément sur la réflexion quant à notre présence sur le réseau dit social : Facebook. Nous y présentions notre choix d’y figurer ainsi que les contraintes que nous nous imposions néanmoins afin de rester un peu droit dans nos bottes et offrir aussi peu que possible aux robots générateurs de pub. Aujourd’hui, nous vous racontons notre évolution et la décision qui en découle : déserter Facebook !
Vous l’aviez compris dans nos précédentes lignes, la décision de nous afficher sur le réseau ne figurait guère un choix enthousiaste. Critiquer et dénoncer le capitalisme et la société de consommation qui, selon nous, figurent les maux majeurs qui accompagnent chaque jour l’humanité à sa perte tout en « fanfaronnant » sur un de ces symboles, implique une souplesse pas toujours confortable.
Par ailleurs, d’autres aspects nous ont encouragé à réviser notre position :
- La violence verbale décomplexée qui court désormais sur les profils, pages et nombres de groupes. Sous couvert d’anonymat souvent ou juste parce ce qu’on perd de vue le fait que ce sont des êtres humains avec lesquels nous interagissons, de nombreux propos sont insultants, diffamants, moqueurs ou agressifs quand ils ne sont pas tout simplement illégaux à promouvoir le racisme, l’homophobie et autres disciplines pratiquées par des esprits malsains et étriqués. Les débats sont stériles et ressemblent le plus souvent à des joutes de mauvaise foi. Si nous avons la chance de n’avoir rien accueilli de tel au sein de notre communauté, l’ambiance générale du monde et de la société nous encouragent – pour notre bien-être – à fuir de tels espaces et nous diriger plutôt vers des communautés qui savent manier et transmettre des valeurs et un climat positifs. Le débat ou le désaccord font partie de la vie, nous n’avons rien contre et il nous apparaît important, à tout moment, de se questionner et prêter l’oreille aux avis divergents. Cela doit se faire avec une dynamique constructive, une réelle volonté d’échanger et l’acceptation d’être à l’écoute voire de se laisser convaincre.
- Le vol manifeste, de temps et de neurones, qui figurent l’ambition à peine voilée de Facebook. Nous l’avions exprimé : Facebook est une régie publicitaire dont le modèle consiste à vous retenir autant que possible pour vous faire consommer des réclames d’abord et les produits promus ensuite. Pour ce faire, tout est étudié de telle sorte que s’enchaînent les contenus, de préférence ceux qui permettent d’encourager les pulsions consommatrices : angoisse, sentiment d’insécurité, sentiment de manque face à ce produit indispensable, recherche du plaisir par le biais des notifications ou encore le ciblage de ce dont vous êtes en recherche pour vous en fournir toujours davantage. À ce jeu, nous ne voulons plus jouer et encore moins l’imposer à nos lecteurs, lectrices et soutiens. Nous vous conseillons de visionner le documentaire The Social Dilemma (ou “Derrière nos écrans de fumée” en France) disponible sur Netflix (… oui, oui, nous en sommes conscient·e·s).
- Notre incrédulité lorsque l’annonce de la disparition de notre jument a été suivie de toute une campagne de Facebook nous encourageant à transformer notre publication en contenu sponsorisé. C’est à dire payer pour que l’annonce soit visible par davantage de monde. Lorsqu’on en arrive à ce que des robots portent la promotion d’un évènement qui nous a profondément bouleversé, il est difficile de considérer qu’il ne se trouve pas un truc bien pourri dans le fruit qu’on essaye de nous faire croquer.
- La volonté de faire évoluer l’association en même temps que nous-même. Nous sommes plusieurs à progresser, petit pas après petit pas, année après année autour de différentes considérations visant, d’une manière générale, à privilégier les solutions qui encouragent un monde meilleur en même temps que nous condamnons et renonçons à ce qui porte préjudice à l’humain et la planète. De manière logique, nous aspirons à ce que l’association que nous portons puisse refléter ces aspirations. De plus, impossible de quitter Facebook tant qu’il y a une page à animer. Impossible de supprimer nos comptes Google tant qu’il y a des données ou des contenus vidéos à préserver. La situation, selon nous, implique de ne plus tergiverser alors, nous nous attachons à transformer nos certitudes en actes sans délai. Ce qui nous amène au dernier point…
- Parce que nous pouvons nous le permettre ! Loin de nous l’idée de juger les acteurs et associations qui sont présents et communiquent au quotidien sur le réseau mondial malgré un discours et des positions similaires aux nôtres. D’une certaine manière, c’est notre force de posséder un rayonnement restreint et même si nous nourrissons de « grandes ambitions », nous prenons sur nous de les faire vivre en réfléchissant à d’autres moyens, à d’autres outils. Ainsi, des réseaux alternatifs voient le jour pour proposer leurs services avec de vrais morceaux d’éthique. Puis, il reste, bien évidemment, notre site web sans publicité, sans tracker, sans revente de quoi que ce soit et sans toutes les haines diverses qui pleuvent autour de nous.
Ainsi donc, nous y voilà. La décision est prise et va nous permettre de claquer la porte de ce géant avide de nos vies et nous diriger vers une nouvelle étape, un prochain combat mais aussi récupérer un peu de notre temps. Car nous ne sommes en rien des surhommes et nous sommes retrouvés, comme n’importe qui, à faire défiler trop longtemps des publications sans intérêt.
Vous concernant, nous espérons que nos engagements pourront vous encourager à franchir ce même pas… ou d’autres. Nous espérons avoir le plaisir de vous retrouver au fil de nos contenus et vous lire dans nos commentaires. Pour vous faciliter la tâche, plusieurs moyens s’offrent à vous : notre flux RSS si vous savez manier cet outil ou, plus facilement, notre newsletter (inscription en bas de page) à laquelle nous allons offrir un nouveau souffle. Le cas échéant, juste penser à faire un tour de temps en temps sur pagaleem.fr.
Bonne fin d’année et à bientôt !
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